"Les Couches
de l'Oignon"
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Une alliance originale entre témoignage et apports théoriques
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Dans ce témoignage intime et sensible sur les conséquences psychiques de ses viols dans un réseau pédophile, Célia Rombaut, devenue thérapeute, nous emmène sur le chemin de sa reconstruction, couche par couche.
Du traumatisme à la résilience, un chemin spirituel



Cette parole est un cri au monde. Un cri pour dénoncer, dévoiler, apporter de la lumière sur des phénomènes psychiques encore peu connus et pourtant tellement répandus. C’est une main tendue à celles et ceux qui souffrent des séquelles de traumatismes. Mais c’est avant tout un cri d’amour pour dire qu’il est possible de guérir, de sortir de la dépression, de la tétanie, des horreurs et des angoisses, de vivre une sexualité nourrissante, profonde et extatique, sur un chemin qui recèle des pépites insoupconnées. Accueillir la douleur, c’est s’ouvrir si grand que la lumière ne peut que s’y engouffrer et rayonner de son souffle divin. Célia Rombaut témoigne du cataclysme des viols qu’elle a subis à l’âge de 8 ans et nous entraîne dans le processus d’une mémoire qui s’ouvre petit à petit. En parallèle, son regard avisé de thérapeute explique le fonctionnement du cerveau (amnésie, troubles du comportement). Un témoignage émouvant, qui offre des pistes d’explorations et, surtout, beaucoup d’espoir.
Annexes
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La dissociation traumatique
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La mémoire traumatique
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L'approche hollistique de la résolution des traumatismes
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Les troubles de l'attachement et la régulation émotionnelle
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Les trois piliers de la santé mentale
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La théorie polyvagale et le sentiment de sécurité


"Ce livre que tu nous offres, je le reçois comme un cadeau précieux et unique.
Je n'ai qu'une envie, c'est de le recommencer depuis le début et revisiter en douceur tout ce que tu évoques et qui m'interpelle."
En-tête 1
Extrait
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Mes pieds nus dans l’herbe mouillée,
la chemise de nuit sur mes mollets de petite fille et cette voix derrière moi :
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– T’es sûr que ça ne craint rien ?
– Oui. J’ai fait ça plein de fois.
Puis, la main d’homme sur ma cuisse, ses yeux.
Les cris de la petite fille à mes côtés. Ses hurlements. Mon silence.
Ses yeux si sombres. Cette douleur dans ma poitrine, comme un poignard.
Cette douleur qui s’amplifie, m’envahit. Je vais mourir...
Je meurs.
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De la lumière. Intense. Des silhouettes blanches et bleues.
Ma poitrine qui s’ouvre et se dilate, se remplit de félicité.
Je ne suis plus. Je SUIS.
Puis à nouveau, la lourdeur, la douleur et Rien. L’anéantissement.
Une immonde marée noire s’empare de moi et s’engouffre dans la moindre de mes cellules.
Je suis morte et elle est vivante en moi. Cette colle épaisse et poisseuse qui va s’emparer de mes actes et de mes pensées pendant de nombreuses années à venir,
à commencer par demain, quand ça recommence et que je ne dis rien.
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De ces événements, je ne retiendrai que peu de choses : le chemin de feuilles sous les arbres, cette sensation d’amour lointain que j’appellerai « Petite Flamme » et cette vision, ou plutôt, ces sensations de moi à la trentaine, un enfant dans mes bras, un autre à la main et cet homme auprès duquel je suis libre et heureuse. Il me faudra attendre presque trente ans. Deux décennies dans les ombres sombres de la terre et une à refaire surface.
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« A huit ans, tu as changé d’un coup. Tu as compris que pour être aimée, il fallait être gentille. »
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« Gentille ? »
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Ce mot susureux et dégoulinant.
Si tu savais, maman, le poids qu’il a maintenant dans mes entrailles.
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« Gentille ? »
Comment peux-tu confondre, maman, gentille avec morte ?
*
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Après une urticaire géante « inexpliquée » qui m’étouffa et qu’il fallut vite stopper à la cortisone, la vie continua. Je devins « sage comme une image », moi qui étais si bavarde.
J’ai compris qu’il fallait se taire.
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A part cette « docilité» associée à l’âge de raison, je restais à peu près la même,
les plaques d’eczéma entre les cuisses en plus.